Après 20 ans de direction artistique digitale, Virginie Brunet s’est lancée dans l’univers de l’ébénisterie d’Art depuis quelques années et devient une exploratrice des techniques ancestrales japonaises et de la philosophie « wabi-sabi ».
« L’Autre » esthétique
Virginie Brunet conçoit ses créations d’abord d’une pièce de bois, irrégulière, souvent mise au rebut, pour lui redonner son unicité joyeuse, faire éclore sa luminosité originelle par ses failles.
Dans toutes les créations de Virginie, infuse la philosophie du « wabi-sabi ». Ce souffle qui surgit quand notre façon de voir les choses conditionnées et habituelles s’écroule, quand le matériau de rebut perd sa familiarité inerte pour renaitre d’une vitalité singulière, et revêtir les atours d’une beauté ainsi révélée, aussi forte qu’elle est inattendue.
Cette épiphanie implique une condition spirituelle de l’esprit. Si les circonstances sont favorables, les choses marquées du sceau de l’imperfection peuvent susciter un sentiment d’empathie. C’est ce lien d’empathie entre les objets et ceux qui les regardent que Virginie souhaite mettre en lumière.
Se concentrer sur l’intrinsèque et ignorer toute hiérarchie entre les matériaux en jouant avec les différentes techniques ancestrales japonaises de bois brûlé (Shou-sugi-ban), et de « réparation » à la feuille d’or (Kintsugi). Laisser entrer la lumière par les failles du bois. Quand l’essence du bois redevient l’essentiel.
L’ombre et la lumière, le noir et l’or, le lisse et le rugueux, le simple et le complexe, le nécessaire et le superflu. Juxtaposition de l’ancien et du nouveau, Virginie voyage au coeur de la matière pour lui redonner vie.
«Parmi toutes les possibilités, l’aptitude à faire l’expérience de la beauté paraissait être l’une des meilleures raisons de vivre. La beauté est une réponse involontaire à la reconnaissance d’un modèle supérieur. C’est peut-être encore le dévoilement provisoire de l’architecture perceptuelle sous-jacente de nos esprits. En tant que tel, la beauté est une sorte « d’éveil » qui révèle quelque chose de fondamental sur la façon dont le monde nous apparaît.» Leonard Koren